Si seulement quelqu’un avait été là au début pour vous donner des conseils sur ce qui allait vous arriver, sur ce qu’il fallait faire. À quoi fallait-il s’attendre? Un mode d’emploi: ‘à quoi s’attendre quand vous entrez dans le monde du cancer de l’enfant’? Eh bien, voici ma liste de perles de sagesse. Merci à tous mes amies du cancer de bien vouloir ajouter à cette liste leurs idées et de partager leur expérience pour aider les débutantes qui entrent dans ce monde … S’il vous plaît, ajoutez vos commentaires à la fin.
1. Tout d’abord, pleurez. Puis relevez-vous et soyez forte. Vous aurez peut-être besoin d’être forte rien que pour passer la journée. Vous n’avez pas le choix. Apprenez à développer votre nouvel objectif de vie: combattante du cancer.
2. Acceptez l’aide qu’on vous propose (si ça aide vraiment). L’aide doit être sans attaches ni culpabilité.
3. N’hésitez pas à parler. Posez des questions. Si vous ne comprenez pas, demandez à nouveau. N’ayez pas peur des médecins, des infirmières, des techniciens, des anesthésistes ou des clowns dans les hôpitaux. Ils sont là pour essayer de guérir ce cancer. Vous méritez de savoir ce qui se passe et d’avoir un rôle actif.
4. Obtenez des copies de tous les documents. Chaque scanner, chaque résultat, chaque protocole. Notez tout ce que dit votre médecin.
5. Pleurez encore. Puis relevez-vous et retrouvez votre force. Et remettez-vous au travail : combattante de cancer.
6. Pas tout le monde est comme moi, mais j’avais besoin de tout comprendre sur le cancer de mon enfant. Je voulais connaître le plan de traitement dans le moindre détail, les noms des médicaments et les effets secondaires.
7. Acceptez votre emploi du temps devenu totalement imprévisible. C’est l’une des choses les plus difficiles à gérer dans un premier temps. Votre programme va changer. Beaucoup. Les dates de traitement vont changer. Vos autres rendez-vous devront s’adapter. Très peu de choses resteront prévisibles comme auparavant. Il faut suivre le mouvement. C’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire, je sais, mais ce que je veux dire, c’est que vous n’avez pas le choix. Il faut oublier de vouloir contrôler le programme.
8. Auscultez votre vie et faites le tri de tout ce qui est négatif et qui vous traîne vers le bas: les personnes négatives, les situations négatives, les habitudes négatives. Vous n’aurez plus le temps pour tout ça.
9. Remplacer ces négatifs par des positifs. Encouragez les amitiés positives, entourez-vous de personnes qui vous remontent et qui vous font profiter des bons côtés de la vie. Participez à des activités réjouissantes ; ça peut aller d’une conversation téléphonique avec un ami ou une soirée-filles, à un dîner romantique pour deux.
10. Apprenez à faire la différence entre ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Pour de vrai. Voici un exemple.
Avant tout ça: il pleut, vous courez pour prendre le bus, vous le ratez et vous arrivez en retard au travail avec une coupe de cheveux catastrophique.
Et maintenant: il pleut, vous allez à l’hôpital pour un scanner qui vous dira si le traitement est efficace ou non. Le dernier compte de globules blancs était très bas. Il y a 20 pas entre le parking et la porte de l’hôpital et vous avez oublié votre parapluie. Les cheveux ne posent pas de problème, car il n’y en a pas. Un homme vous propose de marcher sous son parapluie. Ça c’est important.
11. Vous l’avez deviné : pleurez. Vous avez le droit, et, si vous essayez de vous retenir, ça sortira tel un volcan en éruption quand vous ne vous y attendez pas. Puis, relevez-vous, retrouvez votre force….vous connaissez la routine.
12. Pendant les moments les plus durs du traitement, vivez un jour à la fois. Ce qui veut dire qu’il faut se concentrer uniquement sur ce qui se passe aujourd’hui. Vivez-le même une heure à la fois si nécessaire. Ne prévoyez pas trop pour vendredi prochain avant d’avoir fini de gérer aujourd’hui.
13. Faites une liste, très, très courte de priorités. Quelque chose comme : le repos, l’alimentation, la famille puis le travail (oui, vous avez encore besoin de stabilité financière, surtout maintenant. Mais le travail viendra après la santé, pendant un bon moment, et à juste titre.)
14. Une fois que vous aurez un peu de temps et de l’énergie, choisissez au moins une activité régulière qui n’a rien à voir avec le cancer. Vous ne pouvez pas vivre dans ce monde tout le temps. Je ne veux pas dire qu’il faut vous lancer dans des cours hebdomadaires de Tae Kwon Do ou de norvégien, mais juste faire quelque chose, régulièrement, qui n’a rien à voir avec le cancer.
15. Ne vous attardez pas trop sur la façon dont les gens (les amis et la famille en particulier) se comportent. Vous serez surpris de voir qui reste à vos côtés et qui n’est plus là. Certaines personnes seront là pour vous épauler alors que vous ne vous y attendiez pas. D’autres vont disparaître, ce qui vous surprendra, et vous attristera. Ne leur en voulez pas trop. Les gens réagissent tous différemment face aux événements difficiles de la vie.
16. Fêtez chaque victoire.
17. Cette fois, au lieu de pleurer, riez. Riez et riez jusqu’à en pleurer. De préférence en bonne compagnie ,vu que vous avez appris à vous entourer de gens positifs. Puis, relevez-vous, retrouvez votre force…