Ce matin je me suis réveillée très tôt. Mon salon est encore tranquille car tout le monde dort. Elliot est venu dans mon lit durant la nuit, il s’est bien rendormi et est là, au milieu, entre nous deux, ce qui laisse à Martin environ 5 centimètres de place et 2 centimètres de couverture.
Jesse et Daniel sont rentrés tard hier soir et ne vont pas se lever avant un bon moment. C’est lors de moments comme ceux-ci, quand le salon est tout calme, quand le seul bruit est le vent qui souffle dehors, que je me prends un café et j’écris.
C’est la fête des mères aujourd’hui et, plus tard, je vais bien sûr appeler ma maman au Canada.
Mais pour le moment la maison est tranquille et je pense à ce jour symbolique, et aux trois mamans que je connais qui ont perdu leur enfant l’an dernier.
La fête des mères… Jour bien difficile pour ces mamans.
Mais pourquoi fêtons-nous ce jour, en fait?
Et voilà qu’en cherchant des informations sur l’histoire de cette journée spéciale, je tombe sur quelque chose d’intéressant.
Les premières traces de célébrations en l’honneur des mamans datent de la Grèce antique, mais ce n’est qu’en 1908, en Amérique, que la journée de la fête des mères a officiellement été créée. Depuis cette date, la journée est célébrée chaque année au mois de mai dans plusieurs pays.
Savez-vous pourquoi cette journée existe? Moi je ne le savais pas.
C’est l’histoire d’Ann Marie Jarvis, (1832-1905), une maman qui a eu 11 enfants. Malheureusement, 7 d’entre eux sont décédés suite à des maladies telles que la rougeole, la diphtérie et la fièvre typhoïde.
La perte de ses enfants fut la motivation pour cette maman de prendre des mesures pour aider les autres. Pour essayer de réduire le taux de mortalité des enfants.
Ann créa donc une association de mamans qui s’appelait “Les clubs de travail de la journée des mamans” (Mothers day work clubs). Ces clubs étaient actifs dans plusieurs villages de la région. Leurs buts étaient l’amélioration de l’assainissement des conditions de vie pour les enfants, le soutien aux familles défavorisées et l’avancement de l’accès aux soins médicaux pour les enfants malades. Ces mamans intervenaient pour aider lorsqu’une famille avait un enfant malade, pour aider la famille si c’était la maman qui était malade, et recherchaient des fonds pour payer des médicaments. Elles ont instauré un système d’inspection du lait de vache donné aux enfants, avant même qu’un tel système soit instauré par le gouvernement plusieurs années plus tard. Ensemble, ces femmes ont participé à la création d’un mouvement de solidarité en Amérique. Pendant la guerre civile américaine, l’armée fit appel à ces clubs de mamans pour prendre soin des soldats malades – ces clubs s’étaient déclarés neutres et aidaient les soldats des deux camps.
Après la guerre, il restait encore des tensions entre les différentes régions du pays, on fit appel encore une fois à Ann. Elle décida de faire une fête pour honorer les soldats, qu’elle nomma le jour de l’amitié des mamans (Mother’s Friendship Day). Malgré les critiques et même des menaces, la journée a eu lieu, et les tensions étaient bien là lorsqu’elle a fait jouer, l’un après l’autre, les hymnes symboliques des deux armées. Mais elle les fit suivre par la chanson Auld Lang Syne, et là tous chantèrent ensemble, se réunissant enfin.
Tout ça grâce à une maman, qui décida de trouver un sens dans le décès de ses enfants, de faire en sorte que les choses changent pour les autres.
Trois ans après son décès, sa fille Anna réussi à convaincre le gouvernement américain de déclarer officiellement ce jour du mois de mai comme le jour de la fête des mères, en l’honneur de sa maman. Depuis lors, ce jour-là on célèbre les mamans et le travail qu’elles font, ensemble, pour améliorer les conditions de vie des enfants. C’est un jour où l’on se souvient des enfants qui sont partis trop tôt, et qu’on se rappelle qu’en travaillant ensemble, on peut faire changer les choses pour les autres.
Bonne fête des mamans à vous toutes !